Comment je devins motard

Comment je devins motard

[Note au lecteur : ceci est une traduction de la version originale en anglais]

Cela faisait quelques jours déjà que je trainais à Santo Domingo, la capitale de la République Dominicaine. Logeant dans la cité coloniale, le coeur touristique, j’essayais d’envisager la suite. [carte]

C’était ma première fois dans un pays aussi pauvre, et j’étais vraiment terrifié de sortir de cette zone privilégiée.

Je m’aventurai à l’extérieur une ou deux fois, en faisant bien attention de rester dans des zones fréquentées, en évitant les petites rues désertes.

Mais je me sentais coincé là, sans savoir comment en sortir, ni quoi faire.

Pluie tropicale au coeur de la Zona Colonial. Mieux vaut se mettre a l’abri !

Sortir de la coquille

Un jour, alors que j’étais de retour à mon auberge, je rencontrai un américain sur la terrasse. Il me fit le recit de son voyage sur une petite moto achetée à un local.

Ainsi contée, son aventure semblait très excitante, mais je n’arrivais pas à m’imaginer moi-même conduire une moto là-bas. J’avais encore bien fraîche en mémoire la très déplaisante impression que m’avait laissé mon dernier trajet à l’arrière d’une moto il y a de celà dix ans. Aussi, j’avais lu le matin même que la République Dominicaine avait été encore récemment le deuxième pays au monde le plus dangereux sur les routes.

Alors que mon interlocuteur se plaignait de ne pas avoir pu vendre sa moto avant de prendre son avion le lendemain, j’eu comme un pressentiment.

Soudain, il leva la tête vers moi :

« Je pourrais peut-être te la donner, gratuitement… »

Je voulais refuser. C’était hors de question. Moi, apprendre à conduire cet engin au coeur de la capitale d’un des plus dangereux pays au monde?

J’aurais voulu dire NON. Pourtant, je sentis l’excitation monter, repoussant la peur. Comme dans un rêve, je m’entendis dire OUI.

Tigres de papier

Cette nuit-là, j’eu peine à trouver le sommeil. Je fouillai sur internet, cherchant une raison pour laquelle il n’aurait pas fallu conduire là-bas. Et pourtant, après des heures, la seule chose qu’apparemment je devrais faire, était de prendre une assurance, et bien sûr, conduire prudemment.

Ce sont des détails, me diriez-vous, mais à la lumière des circonstances, l’ombre de la peur se projette bien au-delà de l’objective réalité.

Le lendemain, je me réveillai épuisé par une nuit de vaines recherches. Nous récupérâmes la moto, je payai le petit restant de parking, remerciai mon bienfaiteur, et voilà.

J’étais en possession de la moto.

Je me mis alors à la recherche d’une compagnie d’assurance, en espérant qu’elle me soit plus ou moins inaccessible. En fait, il y en avait une à quelques pâtés de maison de là. J’entrai, m’asseyai et tendis les papiers que j’avais eu de mon ami américain, m’attendant à quelques sorte de complication administrative. Rien. En fait, le processus fut très simple, et même, bon marché !

Je sortai un peu hagard, acceptant finalement ce que je m’apprêtai à faire.

Libération

Cet après-midi là, je pris la bécane pour faire un essai dans la relative tranquillité de la cité coloniale. J’appris à passer les vitesses, essayai d’intégrer les réflexes de freinages, puis m’engageai sur les grands boulevards pour évaluer la taille de la ville et la densité du trafic. Elle était gigantesque, et vraiment dense.

En conséquence, je décidai de partir le plus tôt possible le matin suivant, pour éviter l’heure de pointe.

Alors bien sûr, peu importe à quel point je m’etais levé tôt le lendemain, je me suis retardé juste assez pour sortir pile à l’heure de pointe! Mon gros sac sur le dos, j’appris à manœuvrer mon engin dans certaines des pires conditions imaginables !

Vous savez quoi? Ça fut un des meilleurs moments de ma vie !

Je passai un merveilleux séjour en R.D. Libre comme l’air sur ma petite moto, je pus aller où bon me semble. Conduire une moto m’attira meme curiosité et sympathie, ce qui m’ouvrit quelques portes.

Mais ceci est une autre histoire.

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